En parcourant le centre-ville de Sotteville, à deux pas de la place Voltaire, on peut apercevoir du trottoir, par-dessus un portail qui ne cache pas grand-chose, un jardin d’une luxuriance peu habituelle.
On distingue d’ici tout d’abord une petite serre remplie de pied de tomates, masquant ce qui semble être une petite mare. A l’opposé de la serre, un potager ou fleuri un beau bosquet de bourrache, et tout autour chou, carottes, menthe, courges et bien d’autres espèces. Un cabanon en bois au toit transparent sur lequel grimpent de nombreuses tiges de courges, accompagné de leurs magnifiques fruits.
Enfin tout au fond du jardin, masqué par ce potager hors du commun apparait le pavillon résidentiel.
C’est ici qu’habitent Céline et Joseph Chauffrey .
Voilà trois ans et demi que Joseph met en place ce potager sur seulement 25m2 dans le but d’arriver à l’autonomie en consommation de légumes pour lui et sa compagne. Il est tout proche d’y arriver !
Son secret ? Point de secret, il ne cache pas d’ailleurs qu’il passe plus de temps ces derniers jours à échanger avec des visiteurs qu’à travailler sa terre depuis la diffusion de son reportage à la télévision…
La recette tient en quelques principes qui sont ceux de la permaculture :
Un maximum de biodiversité pour parfaire l’équilibre du système et en assurer sa résilience.
Ainsi le jardin n’est pas une jungle désorganisé mais un accolage de multiples parcelles réservées à telles ou telles espèces. Ceci non seulement pour bénéficier des bonnes associations entre espèces mais aussi dans un souci d’esthétisme auquel tiens beaucoup Joseph qui passe un temps non négligeable ici en dehors de son travail.
La faune est conviée à participer à l’écosystème grâce à une mare et à de nombreux hôtels à insectes.
Pour optimiser le peu de surface, il faut exploiter la troisième dimension : ici, les courges ne prennent que quelques centimètres carrés au sol pour une rentabilité avoisinant les 100 kg concernant la récolte de l’année passée.
Qui dit permaculture dit pas d’intrant, pas de pesticides ni d’engrais et une culture raisonnée en adéquation avec l’environnement minéral. L'environnement humain, social, rentre aussi en compte dans ces principes.
Ainsi l’eau d’arrosage est puisée dans une citerne de 850l qui récupère les eaux de tous les toits du petit domaine. Pour amender la terre, un petit bac à compost, le compostage étant réalisé pour la plus grande partie en surface, directement sous le paillage qui recouvre tout le potager. Les déchets verts du voisinage sont également récupérés contre quelques légumes.
Prochain objectif ? l’autonomie en patate !
Damien Jallon
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